[Collection d'objets de radiologie du docteur Albert Renaud]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRP03235 003
technique 1 photographie négative : noir et blanc ; 24 x 36 mm
historique Le 15 novembre 1991, une table ronde réunissant les élus locaux n'a pas réussi à déterminer où serait exposée la collection d'objets de radiologie du docteur Renaud. Un trésor de pièces uniques. Rarissime.
historique Dans une petite maison de la banlieue lyonnaise, à Oullins, un trésor est entassé : la collection du docteur Renaud. Décédé en 1990, sans pouvoir achever son travail de fourmi, il souhaitait que le résultat de vingt-cinq ans de recherches soit montré au public et que la collection ne quitte pas la région. Durant toute sa vie, ce Lyonnais a méticuleusement entassé les pièces les plus rares de radioscopie et de radiographie. Au total, ce sont plus de mille cinq cents objets que le célèbre médecin a répertoriés, étiquetés et rangés. Un patrimoine de plusieurs millions de francs. "Le musée de Lennep, en Rhénanie, qui accueille chaque année plus de trente mille visiteurs, ne possède pas la moitié des pièces réunies dans ce sous-sol. Et, de plus, elles sont d'époque récente. Ou du milieu du XXe siècle. C'est pourquoi, si on parvenait à les placer dans un endroit accessible au public, l'exposition ferait sans doute venir des curieux du monde entier," explique Heiner Brinnel, le gendre du défunt docteur, chargé de résoudre les problèmes de succession. Outre le matériel se rapportant à la radiologie, le collectionneur achetait à des brocanteurs et à des antiquaires, du matériel d'optique "pour faire des échanges". Sur les rayons, des centaines de tubes cathodiques datant de la fin du XIXe siècle. "Tous de factures différentes. On peut voir que les plus grandes marques sont représentées. A l'époque, l'industrie française produisait ce qui se faisait de mieux en matière d'appareils médicaux. Et dans ce contexte, la région lyonnaise était à la pointe de la technique", souligne Hiener Brinnel. C'est en 1895, le jour de Noël, qu'ont été découverts les rayons X. Point de départ de l'élaboration des systèmes de radiologie. "Depuis qu'un ingénieur met au point une installation de radiologie, l'essentiel est inventé. Depuis lors, nous n'avons rien créé sinon des opérations électroniques plus perfectionnées. Puisqu'à l'époque, ils ne faisaient qu'observer les os du squelette", raconte le gendre du docteur Renaud. L'une des pièces maîtresses de la collection, qui pourrait être un véritable musée à elle seule, est sans doute une mallette portable de radioscopie complète et en parfait état de marche, datant 1898. Mais l'endroit recèle d'autres trésors. Telle une table cohérente de 1903, qui fonctionnait en Savoie, ou les appareillages utilisés dans le tout premier service de radiologie de France, qui se trouvait à l'hôtel Dieu, à Lyon. Tous les appareils de radiographie possèdent encore les plaques et négatifs d'époques. D'autres objets témoignent de l'insouciance des années folles comme "la Schucoskop". De fabrication allemande et installée chez tous les chausseurs de France et de Navarre, cette grosse caisse en bois au design des années vingt permettait à tous les clients de connaître la structure osseuse de leur pied et d'acheter les chaussures les plus adaptées possible. Parents, enfants et vendeurs assistaient au spectacle alors hallucinant de l'anatomie du pied, en même temps, par le biais de quatre fentes différentes. "Et chacun recevait une dose radioactive puisque l'on ne connaissait pas encore la nocivité des rayons X", commente le gendre du Docteur Renaud. Les médecins, eux-mêmes, étaient régulièrement victimes de dermites par radioactivité. Une simple bonnette en carton noir les "protégeait" avant la mise en évidence du danger. Découverte mortelle également pour la machine qui, automatiquement, disparaissait des magasins dont les propriétaires juraient n'en avoir jamais possédée. "Ce qui fait de celle-ci, une pièce très rare," affirme Heiner Brinnel. Aujourd'hui, le trésor du docteur Renaud ne peut plus rester dans une cave au risque de se détériorer. Alors que des investisseurs venus d'Outre-Rhin et du Japon commencent à s'intéresser à la collection, la mairie d'Oullins a entamé des négociations avec la ville de Lyon et d'autres partenaires pour trouver "l'endroit le plus prestigieux possible, dans la région, où le plus grand nombre aurait accès. Comme le souhaitait le docteur Renard de son vivant", annonce Michel Terrot, maire d'Oullins. A ce sujet, [le 15 novembre 1991], une réunion était organisée au Conseil régional en présence de Heiner Brinnel, de Jacques Oudot représentant à la fois la mairie de Lyon et le Conseil régional, d'un membre du ministère de la Culture et d'autres personnalités locales. Du débat, est sortie l'idée consensuelle de garder la collection du docteur Renaud proche de Lyon. "Personnellement, je souhaiterais que le projet de Michel Terrot aboutisse", a souligné le délégué familial. Un projet qui installerait les pièces rares dans les locaux d'un centre socio-culturel, créé à la station de métro terminus d'Oullins, sous forme d'exposition permanente. Un dossier rondement mené car motivé par le centenaire de la découverte des rayons X. Rendez-vous en 1995. Source : "Radioscopie d'un trésor" / Philippe Courtois in Lyon Figaro, 16 janvier 1991, p.36.
historique La gestion de ce fonds de matériel et d'objets de radiologie et d'électrologie contenant 250 ensembles complets et près de 400 pièces uniques est assurée par l'association des Amis de la collection Albert Renaud (A.M.A.R.A.N.T.H.I.N.E).
note à l'exemplaire Ce reportage photographique contient 27 négatifs.
note bibliographique "Pour un musée national de la santé à Lyon" / Wendy Atkinson in La Lettre de l'OCIM, no. 128, 2010. [En ligne] : http://ocim.revues.org/174 (consulté le 17 décembre 2014).

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